La petite sirène de Copenhague : une icône incontournable

La commande de la statue en 1909 par Carl Jacobsen n’obéissait à aucun programme officiel de la ville de Copenhague. Son installation en 1913, sur un quai industriel, ne répondait à aucune ambition touristique ou symbolique particulière.Le modèle original a été plusieurs fois vandalisé, déplacé temporairement à l’étranger, mais demeure aujourd’hui parmi les monuments les plus photographiés du Danemark. Sa popularité contraste avec ses dimensions modestes et sa genèse discrète.
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Pourquoi la petite sirène fascine-t-elle les visiteurs du monde entier ?
La petite sirène de Copenhague joue des paradoxes. Minuscule silhouette de bronze, à peine plus grande qu’un enfant, elle trône à la marge du port et attire pourtant chaque année une foule qui excède largement la population de la ville. Plus d’un million de personnes s’y pressent, appareil photo en main, pour l’approcher de près. L’engouement ne fléchit pas. Ce n’est pas seulement la curiosité qui motive ce pèlerinage, mais la force d’un symbole universel qui dépasse le simple fait d’observer une œuvre d’art.
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La statue petite sirène incarne bien plus qu’une figure de conte. Son histoire charrie des valeurs qui traversent le temps : l’amour contrarié, le don de soi, l’espoir et la bravoure. Andersen a imaginé une jeune femme mi-humaine mi-poisson prête à tout sacrifier, et sous les doigts d’Edvard Eriksen, cette émotion s’est figée dans le bronze. On lit dans son regard la mélancolie d’une héroïne danoise affrontant vents contraires et tempêtes, reflet d’une culture danoise profondément attachée à ses mythes. La petite sirène symbole s’est imposée, discrètement mais sûrement, comme l’emblème d’un pays tout entier.
À mesure que les arts s’en emparent, la notoriété de la petite sirène grandit. Depuis le conte publié en 1837, ballets, romans, adaptations cinématographiques s’enchaînent. L’explosion planétaire provoquée par Disney en 1989 a gravé l’image de la sirène dans la mémoire collective mondiale. Chaque selfie, chaque cliché partagé, alimente une légende qui ne s’essouffle jamais. Ce monument singulier, loin d’être monumental, rayonne sur le tourisme à Copenhague et offre à la ville une aura internationale.
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Entre mythe et réalité : l’histoire singulière de la statue emblématique
La statue petite sirène n’est pas le fruit du hasard ni d’une commande officielle. Au commencement, il y a un récit, un mécène passionné, deux modèles vivantes et un artiste inspiré. Le conte la petite sirène d’Hans Christian Andersen a bouleversé Carl Jacobsen, héritier de Carlsberg, lorsqu’il assiste à un ballet qui en retrace l’histoire. Porté par l’émotion, Jacobsen décide en 1909 de confier à Edvard Eriksen la mission de donner un visage à l’héroïne.
Pour sa création, Eriksen s’appuie sur deux femmes : Ellen Price, danseuse étoile, inspire la posture et le visage, tandis qu’Eline Eriksen, l’épouse du sculpteur, prête ses traits et son corps à la sculpture finale. Inaugurée en 1913, la Den Lille Havfrue fait à peine 1,25 mètre, pèse 175 kg, mais devient rapidement une incontournable du port. Pourtant, sa vie publique n’a rien d’un long fleuve paisible. Vandalisme, décapitations, explosions artisanales, jets de peinture : la statue a payé cher sa notoriété. Chaque acte de destruction appelle une restauration méticuleuse, chaque attaque rappelle la dimension politique ou contestataire de l’œuvre.
Sous copyright jusqu’en 2030, protégée aujourd’hui par caméras et campagnes de sensibilisation, la sirène n’en reste pas moins vulnérable. Elle n’a quitté son rocher qu’une seule fois, lors de l’Expo universelle de Shanghai 2010, pour représenter le Danemark devant des millions de visiteurs. Treize copies officielles disséminées sur le globe perpétuent son image, mais l’originale, fidèle au port de Copenhague, demeure la référence, à la frontière entre la fiction d’Andersen et la réalité urbaine.
Où admirer la petite sirène à Copenhague et comment s’y rendre facilement
Impossible de manquer la petite sirène si vous arpentez le front de mer de Copenhague. Sur la promenade de Langelinie, au nord du centre, la statue accueille tous les visiteurs sans distinction. Aucun billet, aucune barrière : elle se donne à voir à toute heure, dans la lumière du port, sur son rocher de granit. Qu’on la découvre au lever du jour ou sous la pluie, sa présence magnétique attire autant les locaux que les voyageurs venus du bout du monde.
Plusieurs chemins permettent de rejoindre ce monument emblématique : voici les principaux moyens d’accès à envisager selon vos envies et votre point de départ.
- À pied : depuis Nyhavn ou le palais d’Amalienborg, la marche d’une vingtaine de minutes longe les quais et offre de beaux points de vue sur la ville.
- En vélo : Copenhague vit au rythme de la bicyclette ; le réseau cyclable mène directement à Langelinie pour une arrivée rapide et agréable.
- Par les transports en commun : le bus 26 ou le métro jusqu’à Østerport, suivi de quelques minutes de marche, facilitent l’accès sans stress.
- En bateau-bus : la ligne 991/992 propose une escale à deux pas de la statue, pour ceux qui préfèrent une approche par l’eau.
- Depuis le terminal de ferry DFDS : la petite sirène est à moins de dix minutes à pied du quai d’arrivée.
Tout autour, des plaques explicatives multilingues racontent l’histoire de la statue, de sa création à son statut d’icône. L’environnement immédiat invite à prolonger la visite : la fontaine Gefion crépite non loin, le parc de Langelinie offre un coin de verdure, et la forteresse de Kastellet déploie ses remparts. Ce morceau de port concentre l’esprit de Copenhague et révèle, au fil de la promenade, l’attachement d’une ville à son patrimoine.
Conseils pratiques et idées de découvertes pour enrichir votre visite
Voici quelques recommandations pour profiter pleinement de votre passage auprès de la petite sirène et autour du port de Copenhague.
Préparez votre venue : la statue de la petite sirène, point de repère du port de Copenhague, attire plus d’un million de visiteurs chaque année. Arrivez tôt le matin ou en fin de journée pour profiter d’un moment plus calme, loin des foules pressées par le temps et les appareils photo. La lumière rasante révèle alors la patine du bronze et invite à la contemplation.
Enrichissez votre parcours grâce aux plaques explicatives disposées autour de la statue. Leur lecture donne un éclairage précis sur l’histoire de la petite sirène, son lien avec le conte d’Hans Christian Andersen et le rôle du sculpteur Edvard Eriksen. Le parcours se prolonge aisément : la forteresse de Kastellet, la fontaine Gefion et le parc de Langelinie s’offrent à quelques pas. Déambulez le long de l’eau vers Nyhavn, cœur vivant de la ville de Copenhague.
Optez pour une approche dynamique : balades à vélo, croisières sur les canaux, visites guidées thématiques autour des emblèmes de la culture danoise. Les itinéraires organisés relient la petite sirène aux grands sites :
- Palais d’Amalienborg, résidence royale
- Quartier de Christianshavn, architecture et ambiance contemporaine
- Jardins de Tivoli, tradition et divertissement
Prolongez la découverte avec un détour par le Royal Danish Playhouse ou le Musée national. La petite sirène, icône photographiée, devient le fil conducteur d’une immersion dans le patrimoine de Copenhague et la richesse du tourisme danois.
Au bout du port, la silhouette de bronze veille encore, silencieuse et indifférente à l’agitation qui l’entoure. Copenhague a choisi sa gardienne, et la légende continue de s’écrire, chaque jour, dans le regard de ceux qui viennent la voir.